Sur le site de l’Institut de Recherche en Facture instrumentale de Greifenberg !
Nous sommes une société privée à but non lucratif dédiée à la recherche, à la documentation et à la reconstruction historique d’instruments à clavier d’époque; en particulier les piano-forte d’avant 1800.
Nous considérons les instruments de musique d’époque comme des monuments historiques à préserver pour l’avenir, autant que des sources de connaissances pluridisciplinaires pour le présent.
Conformément aux directives des associations muséales internationales ICOM etCIMCIM, nous appréhendons les risques de dommages considérables aux instruments originaux en tant que monuments culturels, causés par leur restauration dans le but de les rendre jouables.
En effet, l’« utilisation » d’un original historique va inévitablement de pair avec des interventions dans sa substance même afin d’en rétablir les fonctionnalités, altérées par l’usage et les contraintes statiques, ce qui entraîne entre autres le remplacement ou l’altération définitive des parties historiques hors d’usage. À long terme, leur valeur historique est ainsi sacrifiée peu à peu et irrémédiablement, et ce pour ce qui n’est souvent qu’une très courte réutilisation.
L’Institut de Recherche en Facture instrumentale de Greifenberg s’efforce donc — avec les méthodes présentées sur ce site — de découvrir et d’explorer les voies permettant d’accéder aux fonctions sonores de ces monuments culturels que sont les « Instruments de musique originaux » dans une démarche scientifique respectueuse de leur identité.
Notre tâche se centre donc dans le développement de procédures, la préservation, la documentation et la recherche approfondie sur les originaux, tout en leur rendant leurs caractéristiques musicales, et ce sans en altérer aucunement la matière.
Grâce aux savoirs acquis par une documentation scientifique et très précise des originaux, il nous est ainsi possible de reconstruire des instruments qui correspondent au plus près aux modèles historiques.
Les musiciens peuvent alors expérimenter leurs caractéristiques mécaniques et les particularités sonores de ces instruments et les rendre accessibles aux auditeurs, tandis que les originaux peuvent être préservés pour les générations futures.
L’essentiel de notre travail quotidien est ainsi constitué par la reconstruction en conformité avec les savoir-faire et les procédures historiques de factures instrumentales, des instruments à clavier des XVIIe et XVIIIe siècles, ainsi que leur mise en œuvre dans le contexte musical contemporain.
ma, 12.11.2024
un voyage virtuel vers les instruments à clavier des XVIIe et XIVe siècles
[l'église avec l'orgue et l'atelier d'orgue sont actuellement accessibles en version française]
[la plupart des informations en allemand seulement et en partie en anglais]
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Dans son essai intitulé « De l’imitation formatrice du beau », publié en 1788, Karl Philip Moritz, écrivain et ami de Goethe, a formulé l’un des principes de base de nos travaux de recherche sur les instruments historiques à clavier. Nous considérons ainsi que la substance intacte des instruments historiques est un atout capital permettant d’appréhender non seulement les fondements de notre culture musicale dans son environnement socioculturel, mais aussi de le rendre accessible à la recherche.
L’une des bases de la compréhension des savoirs contenues dans un instrument réside assurément dans l’exploration la plus complète possible de ses processus de fabrication. La documentation du sujet, l’analyse des matériaux et la recherche quasi « médico-légale » des traces d’outil et procédés de fabrication constituant le point de départ de toutes les étapes ultérieures.
Les méthodes de l’archéologie expérimentale sont ainsi intégrées dans l’ensemble des procédures visant à utiliser le concept de « l’imitation formatrice du beau » pour appréhender l’environnement socioculturel des objets étudiés.
La reproduction intégrale de toutes les étapes des procédés menant à la reconstruction complète d’un instrument montre que les processus de conception sont liés étroitement non seulement aux conditions historiques, mais aussi aux désirs d’expression musicale de leur temps.
La reconstruction sur des bases scientifiques devient alors avec cette méthode bien plus qu’une simple copie de l’original.
L’instrument reconstruit devenant un champ d’expérimentation des techniques musicales historiques qui, bien que présent dans l’original, ne serait plus accessible sans altérer la substance historique.
Les méthodes développées à l’Institut de Greifenberg préservant les originaux en tant que sources et biens culturels inaltérés, ouvrent la voie a une « Imitation formatrice du beau » comme expression d’une époque où réside les fondements de l’identité de notre culture contemporaine.
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