Cet instrument faisait partie du mobilier de la résidence de Munich. Il était probablement conservé dans les appartements de la reine Caroline, épouse du roi Max I Joseph puis plus tard dans ceux occupés par le prince héritier de l'époque et plus tard roi de Bavière Louis Ier et son épouse Thérèse, née Sachsen-Hildburghausen. Il n'était pas seulement à l’usage privé des souverains, mais joué également très régulièrement lors de concerts donnés par les musiciens de la cour à la famille royale et son entourage. L'instrument a rejoint en 1994 les collection de l'institut.
Gregor Deiß a fourni toute une gamme d'instruments pour divers bâtiments et salons de la famille Wittelsbach. Même si le titre officiel de fournisseur de la cour ne nous est pas connu, il semble avoir rempli une fonction comparable en termes d’entretient des instruments, au moins dans la résidence de Munich. On remarque ici que Deiß, par rapport à d'autres facteurs munichois de son époque, a mis en œuvre des solutions plutôt traditionnelles dans la construction de ses instruments, sans doute la conséquence de sa formation comme facteur d’orgues.
À cet égard, ses instruments conçus à l'ère de l'innovation dans les premières décennies du 19e siècle semblent assez conservateurs pour leur époque, orientés vers un idéal plutôt «classique reconnu» du pianoforte. L’ébenisterie extérieure, quant à elle, est tout a fait exemplaire du style mobilier de cette époque.
Du point de vue musical, l'orchestre de la cour de Munich était issu de la tradition de celui de Mannheim, qui a rejoint Munich lorsque le trône de Bavière est passé à la dynastie des Wittelsbach de Pfalz-Sulzbach. Le noyau de l'orchestre était composé des membres de la familles de musiciens comme Cannabich, Toeschi, Lebrun et Danzi qui avaient auparavant créé l’école de Mannheim et ont par la suite transmis ce haut niveau d’interprétation musicale à la cour Munich.
L’Institut de recherche musicologique de Greifenberger a publié dans la collection "Instrument & Kontext" les ouvrages suivants:
J. Focht & S. Berdux: Der Münchner Klavierbauer Gregor Deiß. Ein Hammerflügel um 1815, Greifenberg 1995
(sur demande).
Vous pouvez écouter ici un échantillon sonore
CD enregistré avec le piano-forte de Gregor Deiß:
"Lieben muß ich, immer lieben ..." - Lieder d'après un poème du Roi Ludwig I. de Bavière.
Die Singphoniker und Christoph Hammer
OEHMS Classics OC 314
(2003, Musikproduktion Dieter Oehms GmbH und Bayerischer Rundfunk)
© Greifenberger Institut für Musikinstrumentenkunde | info@greifenberger-institut.de